vendredi 12 mars 2010

Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Premier Ministre,                                                             Vannes, 11 mars 2010
   



Qu’est-ce que le C.S.O. ?



Le CSO a été créé en octobre dernier à la suite des annonces des aides gouvernementales pour venir épauler la profession ostréicole gravement touchée par la perte massive des naissains d’huîtres creuses en 2008 et 2009.


Déjà lors de différents mouvements (manifestation devant IFREMER la Trinité sur Mer, blocage de routes, rassemblements devant la Préfecture de Vannes et la Sous Préfecture de Lorient, …) les responsables des différents syndicats locaux de Bretagne Sud, tous membres titulaires ou suppléants à la Section Régionale Conchylicole, s’étaient organisés en groupe de travail pour trouver une issue positive à la crise que nous traversons.



Le CSO a vu le jour officiellement le 16 février dernier et est devenu une association loi 1901.


Extrait des statuts du CSO :


« ARTICLE 3 - Objet

L’association a pour objet :


– la défense des intérêts généraux, professionnels, économique et environnementaux de la conchyliculture

– la protection et la mise en valeur de la profession ostréicole par toutes mesures adaptées

– susciter, coordonner et soutenir les actions de défense de l’ostréiculture et des ostréiculteurs ;

– veiller à la bonne exécution des mesures d’aides aux professionnels ostréicoles et conchylicoles,

– participer à la définition des orientations professionnelles et veiller à la réalisation d’une gestion conchylicole coordonnée, équilibrée et juste ;

– concourir, avec les professionnels, les administrations concernés et autres partenaires, à la connaissance et la promotion de la conchyliculture ;


Afin de réaliser cet objet, l’association pourra, notamment :


– Représenter ses adhérents au sein de toute instance ou organisation et pourra se constituer partie civile dans toute affaire ayant lésé un de ses membres dans son exploitation conchylicole ou les intérêts de la profession conchylicole de façon plus générale

– organiser toutes manifestations publiques, opérations de promotion, conférences, colloques ou publications, en France et à l’étranger ;

– s’assurer le concours de tout partenaire, financier, commercial, industriel ou autre, directement ou indirectement concerné par la mission, l’objet ou les activités de l’association, ou susceptible de l’être ;

– réaliser, pour ses membres ou pour le compte de tiers, toutes études, recherches ou enquêtes, en rapport avec son objet ;

– et plus généralement, entreprendre toute action susceptible d’y concourir ou d’en faciliter la réalisation. »



Nous commençons à fédérer dans tous les bassins de production de France (Méditerranée, Arcachon, Charente, Vendée, Normandie et Bretagne bien sur).


Les professionnels sont tous démoralisés car certains, qui subissaient déjà des pertes importantes depuis quelques années sont déjà en grandes difficultés. Nombreuses sont les entreprises qui n’auront même pas assez d’huîtres pour aller jusqu’aux fêtes de fin d’année. Les stocks diminuent à vue d’œil, les trésoreries tout autant. Les licenciements économiques se multiplient. Il n’y a pas d’huîtres de petites tailles pour venir combler les pertes. Même si demain une huître résistante à tout était découverte ou même si l’on trouvait l’origine exacte du mal dont souffre nos cheptels, et le remède qui va avec, il nous faudrait au moins trois ans pour reconstituer un début de stock. Alors que les finances sont à zéro, imaginez un instant la mobilisation de fond qu’il faut pour reconstituer un stock de 3 années sans n’avoir aucune ressource…


Hors aujourd’hui il n’y a rien de sûr!


Qu’allons nous devenir ? Comment allons nous agir pour faire perdurer nos outils de travail ? Comment allons nous faire pour garder nos salariés ? Comment allons nous payer nos dettes (charges, emprunts, fournisseurs, …) ? Comment allons nous nourrir nos familles ? …

… Car nous avons tout perdu !


Les annonces faites par le Gouvernement et les Régions sont insignifiantes !


Les simples calamités agricoles sont inadaptées face à l’ampleur de la crise que nous traversons. L’exonération des redevances domaniales ridicules. Le fond d’allègement des charges grotesques.


Un agriculteur qui subit une perte a bien souvent une autre production en parallèle, nous, nous n’avons qu’un seul produit.

Il lui faut une petite année pour sortir une récolte, nous il nous faut au minimum 3 ans.

Une récolte est perdue, il peut semer autre chose dans l’année, pas nous.

Il a l’assurance d’un approvisionnement en graine ou plants, nous non.

Il subit une tornade, une grêle, … jamais toute sa production n’est complètement touchée. Nous dans la mer, il n’y a pas de clôture, il n’y a pas de mur de protection, chez nous tout est touché, tout est « polluable » et tout est contaminable.


Nous demandons expressément l’organisation d’une grande réunion entre les politiques concernés par notre économie (Ministres (Pêche, transport, écologie, finances, social, recherche, …), Sénateurs, Députés, Conseillers Régionaux, Conseillers Généraux), les administrations concernés (Ministères et Directions) et la profession (Comité National de la Conchyliculture, les Sections Régionales de la Conchyliculture, le Comité de Survie de l’Ostréiculture).

Cette réunion où tout le monde doit être présent doit servir à : -1- Sensibiliser, pour qu’enfin tout le monde comprenne à quel point notre profession est réellement sinistrée (car pour l’instant ce n’est pas le cas, loin de là) -2- Trouver toute la panoplie d’aides possibles (Europe, Etat, Régions, départements) pour que les ostréiculteurs, qui sont des victimes, puissent s’en sortir sans trop de dommages. Notre profession ne cesse de subir et nous en avons marre !


Pour cela nous avons fait une liste de propositions non exhaustives.


Notre profession qui représente quand même 40 000 emplois directs et indirects en France n’est pas connue et n’est pas reconnue. Aucun service d’Etat n’a une vision totale de l’Entreprise Ostréicole ni de l’économie Conchylicole. Nous nous sentons orphelins !


S’il vous plait Monsieur le Premier Ministre, venez nous en aide rapidement, un véritable désastre économique et social se profile sur le littoral français.

Merci de votre attention, nous comptons sur vous et restons à votre entière disposition. Nous voulons aussi, accompagné de Ministres, vous inviter à découvrir un monde de travailleurs… usés de subir.


Le Comité de Survie de l’Ostréiculture.



Site : http://comitedesurviedelostreiculture.blogspot.com/

Mail : comite.de.survie@gmail.com

CSO – 19 Route de Quéhan – 56470 SAINT PHILIBERT

Tel : 06.62.86.00.52. ou 06.08.26.58.00. - Fax : 02.97.55.02.99