Le 17/02/2010
2008 et 2009 ont vu la disparition d’environ 80% des naissains d’huîtres (bébés huîtres d’1 an). 2010 est l’année de sortie de production des huîtres issues des naissains de 2008. La production cette année va être divisée par au moins 2, en 2011, il ne restera qu’à peine 20% d’huîtres. Le premier producteur d’huîtres en Europe va perdre 50% de son personnel permanent et 80% de son personnel saisonnier. Des familles entières vont être ruinées.
Les pouvoirs publics, Etat et Régions, ne prennent pas en compte la ruine vers laquelle la profession ostréicole se dirige. Déjà actuellement, de nombreuses entreprises, faute de stock, licencient et/ou ferment définitivement leurs portes.
Le problème est si complexe qu’il nous
dépasse et nous ressentons la triste impression d’être abusés et cruellement orphelins. L’enjeu pour la profession ostréicole est national. Comme souvent, le secteur primaire est la première victime d’un système obscur et complexe. Avec ici un élément différent du problème agricole, nous travaillons un mono produit à qui il faut 3 ans avant d’être vendu, que la mer est ouverte, les problèmes sont intraitables dans un milieu contaminable.
Voilà 4 mois que nous réclamons, aux services publics, l’organisation d’une réunion tripartie pour, qu’une fois pour toute, nous fassions comprendre l’ampleur réelle des dégâts, que nous exposions notre vision de l’avenir et que les mesures de soutien à la filière soient celles correspondantes à la fin d’une profession. Car les aides annoncées jusqu’à présent sont valables dans le cadre d’une perte ponctuelle, mais ici le problème est bien plus grave !!!
Nous sommes au regret de mettre au pied du mur les pouvoirs publics. Nous posons un ultimatum, à savoir que nous demandons expressément qu’une date de réunion soit annoncée officiellement avant le 28 février 2010 et que cette réunion soit programmée à une date placée avant le 12 mars 2010.
Si notre ultimatum n’est pas respecté, nous rappelons que cette réunion est demandée depuis 4 mois ( !), nous actionnerons une énorme machine médiatique, nous nous entourerons d’hommes de lois qui n’attendent que ça et nous perturberons l’ordre public, les lieux publics, le bon déroulement des élections régionales, …, par des opérations coups de poing. C’est à contre cœur que nous sommes obligés d’agir de la sorte, mais personne ne prend en compte nos demandes. Aujourd’hui, nous n’avons plus rien à perdre !
Notre ressentons l’impression d’être sur un tapis roulant qui nous pousse inévitablement vers un précipice sans aucune autre possibilité pour l’arrêter que celle d’avoir un soutien massif de l’Etat. Dans quelques semaines pour certains, dans moins d’un an pour la majorité d’entre nous ce métier, faute de stock, n’existera plus. Le travail de générations entières sera réduit à zéro.
Le Comité de Survie de l’Ostréiculture
Site : http://comitedesurviedelostreiculture.blogspot.com/
Mail : comite.de.survie@gmail.com